F: Un moule à cigare pouvait facilement contenir vingt-cinq exemplaires. Le tabac planté à Altenheim était essentiellement destiné à la fabrication de cigares. Ils étaient roulés à la main, déposés dans le moule et comprimés avant d’être enrobés d’une feuille extérieure, la cape. Comme l’enfilage, cette tâche incombait principalement aux femmes.
M: La première fabrique de cigares de l’Ortenau ouvre ses portes en l’an 1840. Dès la fin du 19e siècle, plusieurs milliers de personnes travaillent dans l’industrie du cigare du pays de Bade central.
F: Une ouvrière bien rodée roulait jusqu’à 1.000 cigares par jour, ce qui lui permettait d’améliorer considérablement son ordinaire. Ce sont surtout les femmes de l’arrière-village, autrement dit de la partie d‘Altenheim traditionnellement plus modeste, qui embrassaient des carrières d’ouvrières. Le salaire régulier suffisait pour assurer leur subsistance et même parfois pour s’offrir une douceur chez le boulanger, sous les yeux envieux des voisines.
M: Altenheim comptait à peu près cinq manufactures de cigare. Elles ont fermé leurs portes, une après l’autre, entre la fin des années 1950 et le début des années 1960. Les habitudes des fumeurs avaient évolué : ils préféraient désormais les cigarettes, d’un prix plus abordable que les cigares. Petit à petit, l’industrie de transformation du tabac est morte à petit feu, et sa culture a progressivement perdu de son importance.
Photos: © Heimatmuseum Neuried
