Station: [9] Première Guerre mondiale
M: Et pendant la guerre, vous étiez dans quel régiment ?
F: Pendant toute la période de l’Empire allemand, la réponse à cette question a été déterminante pour la carrière d’un homme. On montrait fièrement que l’on avait combattu et où on l’avait fait, sous la forme de photos de groupe, de plaques, de souvenirs ou, variante très prisée, de chopes de réservistes.
M: Après le service militaire de leur fils, les parents du conscrit commandaient l’exécution d’une de ces lourdes chopes, qu’ils plaçaient ensuite bien en vue chez eux dans leur vitrine. Elles étaient ornées de symboles nationaux, de devises viriles, de scènes anecdotiques de la vie soldatesque. Y figuraient en outre le nom du propriétaire, son régiment et son bataillon. Ces objets en disent long sur le prestige dont jouissait l’armée dans l’opinion sous l’empire.
F: Au début de la Première guerre mondiale, cet enthousiasme pour l’armée et la guerre étaient omniprésents. Mais les batailles d’artillerie de la guerre de position ont vite eu raison de cet engouement. Dans les tranchées du front occidental, pour tuer l’ennui et la peur, à partir de douilles de cartouches ou d’autres chutes de projectiles, les hommes fabriquaient de petits objets : cendriers, cadres de photo ou petites coupes.
M: Plus d’un tiers des appelés d‘Altenheim sont tombés au champ de bataille de la Première Guerre mondiale. Avant de partir au front, beaucoup de couples s’étaient mariés à la hâte, laissant derrière eux leur épouse, et parfois des enfants.
F: Jakob Speck est un de ces habitants d’Altenheim tombés au front. Vous pourrez voir son portrait au tableau d’honneur : à la cinquième ligne en partant du haut, c’est le deuxième depuis la gauche. A 18 ans, il s’était porté volontaire dès la déclaration de la guerre. En juillet 1916, il est mort dans un hôpital militaire près de Verdun. Six jours avant ses vingt et un ans.
Photos: © Heimatmuseum Neuried